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Echo de la Presqu'île 15 11 2013

Bruno Guichard est installé à Pénestin depuis 30 ans.

Le taxidermiste "sculpte les animaux"

Depuis trente ans, Bruno Guichard naturalise les oiseaux et animaux en tout genre. Passionné par la nature, le taxidermiste pénestinois s'est forgé une solide réputation. Rencontre avec cet artisan artiste.... 

Installé presqu’à cheval sur deux départements, Bruno Guichard est un des derniers taxidermistes du Morbihan et de Loire-Atlantique. L’activité s’éteint au fur et à mesure que ses confrères arrivent à l’âge de la retraite. “Je ne connais pas de jeunes qui veuillent se lancer dans la profession. Non seulement il n’existe pas de formations adaptées à ce métier, mais c’est en plus difficile pour celui qui débute de vivre de la taxidermie”. Plus qu’un métier, la naturalisation est pour Bruno Guichard une véritable passion. “J’avais 14 ans quand j’ai commencé. Très intéressé par la nature et les animaux, je me suis formé moi-même avec quelques livres à l’appui”. Et puis un jour, il a eu le déclic et a décidé de se mettre à son compte. Un choix qu’il a dû assumer. “Il m’a fallu des années pour me faire une clientèle. Je gagnais difficilement ma vie. Je faisais des expos pour me faire connaître”. Trente ans plus tard, le professionnel est devenu un personnage incontournable dans le milieu. Il a beaucoup de travail. “Six mois, voire un an pour certaines espèces”, confie le taxidermiste qui privilégie avant tout la qualité de l’animal.“Je ne travaille qu’avec des animaux frais. Il m’arrive de refuser si je considère que le résultat ne sera pas assuré”. La priorité est de dépouiller la bête, c’est-à-dire de la dépecer pour ne garder que la peau qui sera ensuite tannée. Arrive alors la reconstitution de l’animal. Bruno Guichard a laissé tomber l’empaillage pour travailler avec des matériaux plus modernes comme la mousse de polyuréthane. “Cela me permet de faire des prises d’empreintes au millimètre et de constituer dans le moindre détail une sculpture sur laquelle je viendrai fixer la peau”. Du travail de haute précision pour celui qui se considère comme un “artisan artiste”. “On peut avoir la technique, si on n’a pas le coup d’œil cela ne sert à rien. Naturaliser un oiseau ou un mammifère impose beaucoup d’observation, jusque dans l’attitude”.

 

Prolonger la vie

 

Dans l’hexagone, la taxidermie souffre d’une mauvaise image. Ce que s’efforce de démonter Bruno Guichard qui ne se dit aucunement fasciné par la mort. “Au contraire, j’aime tellement la vie que je veux la prolonger”. Pour ses clients, faire naturaliser un animal c’est une façon de garder un souvenir. Ce peut être un chasseur qui a envie de conserver un beau trophée (tête de l’animal abattu), un collectionneur d’oiseaux ou de mammifères ou encore ce dompteur du cirque Bouglione qui, il y a une trentaine d’années, a voulu garder son tigre préféré… Mais ce qui touche le plus l’artiste c’est la restauration de trophées anciens telle cette tête du dernier loup tué en Bretagne dans les années 1870. Bruno Guichard affectionne tout particulièrement de travailler sur des animaux sauvages. C’est pour lui un moyen de rester en totale connexion avec l’environnement. “Je suis avant tout un amoureux de la nature”, conclut le taxidermiste.                           Jane Rivereau

 

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